Foé

Il transcende les certitudes. Un ovni dans le ciel hexagonal. Foé, c’est le projet solitaire et jusqu’au-boutiste d’un petit prodige comme on en croise rarement.  Qu’est-ce que ce garçon-là a-t-il de contagieux ? Une liberté d’esprit, la fougue de ses 20 ans et l’insolence de l’excellence. Le voilà qui s’érige déjà très haut sur l’échelle du songwriting : auteur, compositeur, co-réalisateur. Brillant touche-à-tout.
Longtemps réfractaire à l’idée de s’exprimer dans sa langue natale, Foé a finalement cédé à l’axiome de son entourage proche. Par goût du défi, d’abord. Par plaisir évident, ensuite. Si la musicalité de l’anglais lui sert d’aspiration pour composer et de dynamique dans les refrains, le français le propulse au sein d’une vérité intime.
Les velléités du garçon sont trop riches et bouillantes pour se laisser enfermer dans un seul placard. Si le piano impulse l’ensemble, les genres (chanson, hip hop, pop synthétique, electro aérienne) comme les émotions à géométrie variable défilent ou entrent en fusion.
Ces derniers temps, il a surtout dû jouer avec les mutations imprévues de son instrument qui va lui conférer une identité singulière : sa voix. Grave, virile, sensuelle, pénétrante, chaude et froide dans le même souffle, elle est d’une beauté noire.

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