Tshegue

Entre les deux, ça ne pouvait que fonctionner, une histoire de concordance des temps, une affaire d’énergie, l’essence à laquelle ils carburent chacun à leur manière, du genre singulière. Lui, Nicolas Dacunha, natif de la banlieue parisienne, elle, Faty Sy Savanet, née à Kinshasa, grandie à Lemba, le quartier branché de la capitale congolaise, atterrie à neuf ans en banlieue parisienne, avant de se révéler au micro avec le combo garage rock Jaguar. Entre ces deux électrons libres, pas mal d’atomes crochus : il suffisait juste que les planètes s’alignent pour que cette paire de complémentaires fasse des étincelles.
C’est cela qui raisonne en creux dès l’ouverture de cet EP, baptisé Survivor. Le nom du groupe, Tshegue, fait doublement sens : c’est le surnom de la chanteuse, c’est aussi le nom qu’on donne aux petits gars de la rue à Kinshasa. D’emblée, sa voix rauque and soul donne le diapason, ambiance rough, phrasé intense, boosté par des rythmiques épileptiques, tendance tribale. « Sa façon de chanter sonne en parfaite adéquation avec mes idées de rythmes. Dans ce projet, la percussion, c’est fondamental. », résume Dakou.
Urbain, c’est certain, ce disque n’en témoigne pas moins d’un goût pour l’ambigüité, échappant à la pesante loi des catégories prédéfinies.

À voir aussi