P.R2B
Tout était là, très tôt. « Musique-cinéma, cinéma-musique », une énergie brute, des images qui claquent, le goût du beat et du chant qui jaillit. Tout était là très tôt, chez P.R2B.
Le son, d’abord : Pauline Rambeau de Baralon grandit à Bourges entre des cours de clarinette, le blues d’un père guitariste, la musique classique et la chanson française, dont les images fantasques la fascinent autant que l’irrévérence de Eminem, TuPac ou Dr Dre.
Les images, ensuite. Après un lycée option cinéma et un passage au cours Florent, elle fait ses armes pendant quatre ans à la Femis, dont elle sort avec un diplôme de réalisatrice.
Quand Pauline ne filme pas d’images, elle les met dans ses textes, et l’on en perçoit l’atmosphère, les ombres et les lumières, aussi bien qu’au cinéma. L’impact de ses mots doit aussi bien à Barbara qu’à Kanye West, à Tyler the Creator qu’à Catherine Ringer : de ce contraste naît toute leur modernité.
Longtemps, ses morceaux restent cachés. Jusqu’à ce qu’un single obsédant, Ocean Forever, aux synthés ondoyants comme la mer en hiver, n’apparaisse en 2017 sur une compilation de La Souterraine. Ce titre et son clip font parler d’eux, P.R2B est vite repérée et s’entoure, et des concerts propulsent son talent unique : ceux qui ont eu la chance de la voir aux Etoiles, à Paris, ou aux Bars en Trans, fin 2018, se souviennent encore de sa présence, intense, de l’étendue de ses influences (de Léo Ferré à Casual Gabberz) et de sa façon de marier poésie et BPM comme si c’était une évidence. L’expérience de la scène, « cet endroit où ça brûle» pousse P.R2B à mettre définitivement ses chansons en pleine lumière.