Montgomery

(Mal) élevés aux 45 tours des Beatles période Sgt Pepper et au sanguinolent In utero de Nirvana, les sales gosses de ce jeune groupe, formé à Rennes en 2002, sortent de leur coffre à jouets une pop passée à l’eau de javel, irrésistiblement entêtante et furieusement personnelle. Lauréat du FAIR et du concours CQFD en 2007, Montgomery a la classe… mais façon débraillée, avec lacets défaits, cheveux en pétard et costard froissé… Légèrement pervers, ces gamins surdoués torturent leurs peluches en cachette. Et passent leurs journées enfermés dans leurs chambres à dynamiter, à coup de guitares vrillées, les mélodies évidentes et imparables de leurs tubes improbables. Enivré par la voix singulière du chanteur, on divague, entre légèreté et inquiétude, passant avec délice de l’insouciante fraîcheur d’un choeur angélique à de soudains orages électriques… Comme si les Beach Boys jouaient au ping-pong avec Sonic Youth et que Gainsbourg faisait l’arbitre…