Johnny Jane

C’est une histoire banale mais finalement universelle que raconte Johnny Jane sur son premier EP, Au pire c’est rien : celle de la solitude, du spleen propre à la post-adolescence et de cette quête de sens qui bousille l’esprit de multiples interrogations. Longtemps, le Français, passé par le Conservatoire d’Orléans et les Beaux-Arts de Bruxelles, s’est d’ailleurs contenté d’écrire dans son coin, sans même penser à mettre en son ses mots qui rompent avec les facilités, les exercices de style et la raison, qui cadenassent si souvent les chansons dans des formes éculées. « À 18 ans, ce sont des potes qui m’ont dit que ce serait cool de composer des mélodies autour de ces textes. Je n’y avais jamais vraiment pensé, mais j’ai fini comprendre que la musique était la seule forme artistique dont je ne me lassais pas, contrairement à la photo, la vidéo ou la peinture. »
C’est la révélation : Johnny Jane quitte Bruxelles, où il a écrit une grande partie de son premier EP, s’installe à Paris dans l’idée de se consacrer pleinement à sa musique, remporte un tremplin organisé par le FGO-Barbara, rencontre des professionnels et donne son premier concert au Badaboum. À 21 ans, des possibilités émergent, une voie s’ouvre. Sa voix, elle, capte l’attention. À l’écoute d’Au pire c’est rien, c’est elle que l’on distingue, tant elle semble charrier le poids du monde, en équilibre entre puissance et abandon, entre exaltation et mélancolie. « Je pense que j’aime être dans cet état, je m’y attache, j’en joue dans mes textes, même si je ne suis pas si malheureux que ça. D’où le titre Au pire, c’est rien : c’est une autre façon de dire “ça va aller”. »

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