Sébastien Martel
Une idée court dans le parcours et la discographie de Seb Martel, l’un des guitaristes les plus passionnants et néanmoins méconnus de la scène hexagonale. Cette idée, c’est qu’un instrument peut, et doit, continuellement réinventer une musique, déployer de nouvelles textures, amener de nouvelles nuances. C’était évident dans ses albums enregistrés en solitaire : Ragalet en 2003, Coitry? en 2007. C’était perceptible dans ses productions collectives (Vercoquin, Olympic Gramofon, Las Ondas Marteles) ou ses expériences en tant que musicien de studio (pour -M-, Alain Chamfort, Femi Kuti ou Camille). C’est tout aussi frappant à l’écoute de son nouvel album, Saturn 63, nommé en référence au dernier modèle de guitare électrique découvert lors d’une collaboration avec le Musée de la Musique. Ce troisième long-format, ouvertement porté sur l’expérimentation, est effectivement le fruit d’une longue réflexion, rendue possible à la faveur d’une collaboration entre la Philharmonie de Paris et InFiné : entamée avec InBach d’Arandel, celle-ci se poursuit aujourd’hui à travers un disque entièrement pensé à la guitare, un instrument relativement peu mis en avant au sein du catalogue du label français.