Saint Michel
Après deux albums en anglais, plus ou moins hâtivement rangés sous l’appellation fourre-tout Electro-pop, l’homme-studio de Saint Michel, originaire de Versailles, a décidé d’opérer à une petite révolution de palais en conjuguant prise de risque, lâcher prise et prise de liberté. Abandonnant le confort d’une major où il commençait à se sentir engourdi et bridé, il s’est lancé dans l’aventure solitaire de l’autoproduction avec la ferme intention de n’en faire qu’à sa tête et à ses envies. Sale gosse. Salué depuis une dizaine d’années et bien au-delà des frontières françaises pour ses chansons finement ouvragées et accrocheuses, d’abord en duo avec Emile Laroche (sur le premier album Making love & climbing en 2013) et seul depuis The two of us en 2018, Philippe cherchait pourtant à déborder du cadre, à ne plus se poser de limites ni répéter les mêmes formules comme on obéit aux codes imposés. Un morceau du futur album s’intitule Je chante en français, et c’est la première de nouveautés, ce chant qui ne se dissimule plus derrière l’anglais protecteur pour oser l’intention directe, la mise à nu sans filtre. Sans pression, sans direction clairement dessinée, il a laissé ces chansons se construire comme des songes éveillés, laissé parler aussi ses influences de toujours sans souci de coller à l’air du temps ou au parfum du jour.