Sacha Rudy

Avec Somewhere, son premier EP, Sacha Rudy entonne les mots justes pour dire ce que c’est qu’être jeune en 2022. Pianiste, chanteur et producteur virtuose, il livre cinq titres d’une pop entraînante et hypnotique. Un univers solaire qui nous fait vibrer.
Sacha Rudy fait partie d’une drôle de génération. Celle qui a éclos en 2000 et a grandi trop vite dans un monde halluciné. Ce jeune Français aux traits slaves semble avoir vécu cent vies. Pianiste et auteur prolixe, il a déjà écrit et produit de nombreuses chansons, composé de la musique de film et d’art contemporain, avec Philippe Parreno et Xavier Veilhan, et collaboré avec des musiciens tels que Daniel Caesar, Marcelo D2, Seu Jorge ou Laylow.
Composé entre Los Angeles, cité d’adoption, et Paris, sa ville de toujours, SOMEWHERE est un miroir de nos états d’âme actuels, une oscillation entre euphorie et mélancolie. Ce va-et-vient s’incarne d’abord à travers une voix singulière, qui convoque autant les crooners des années 1960 que Tame Impala. Sacha Rudy chante naturellement en anglais. Cela doit en partie à son père qui a fui l’URSS à vingt-trois ans, à sa mère catalane. Il y aussi ses premiers émois musicaux avec Syd Barrett et John Lennon. Plus tard, à l’adolescence, c’est James Blake ou Kanye West qui tournent en boucle sur son iPod.  Et puis, Sacha Rudy est d’une génération qui a grandi au contact de la French Touch, une génération qui a été autorisée à rêver en anglais.
Au-delà de la quête intime et de la réussite artistique que constitue ce Somewhere, voilà surtout un EP qui fait du bien. Comme un shoot mélodique de bien-être qui se chante et qui se danse. Contre la morosité ambiante, une petite potion réconfortante.

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