Zaho de Sagazan
La matière pourrait être un velours métallique ; la texture, à la fois moelleuse et rêche ; le mouvement quelque part entre la vague d’air soulevant la soie et l’onde que fait une pierre de taille jetée à la surface d’un lac… La voix de Zaho de Sagazan a quelque chose d’étrange mais s’impose vite comme familière, puissamment proche. Une soeur ? Une meilleure amie ? Une chamane ? Une psy ?
Une autrice, compositrice et interprète singulière, en tout cas. Et son premier album, La symphonie des éclairs, confirme la rumeur circulant depuis l’enchainement des événements de 2022 – quelques premiers concerts, les Inouïs du Printemps de Bourges, le Chantier des Francos, le Prix Chorus des Hauts-de-Seine, les TransMusicales de Rennes…
Voici donc Zaho de Sagazan, à vingt-trois ans, dans ses chansons électro dark, à l’improbable carrefour de Barbara et de Koudlam, de Christophe et de Cold Cave, d’une chanson française introspective et de l’électronique héritière de Kraftwerk. Et sa voix charcute les sentiments, ravage les séductions tranquilles de la chanson de fille.